Inventer et produire un médicament
janvier 2016
Un médicament s’invente d’abord dans une myriade de laboratoires de tailles très variables, plus ou moins reliés entre eux, publics ou privés, mobilisant une foule de chercheurs souvent mal rémunérés, motivés principalement par la passion de trouver et dont la plupart resteront inconnus. En se plongeant dans le fonctionnement de l’un d’eux, Farid Sidi-Boumedine montre l’incroyable complexité de l’activité scientifique, parce que la vie ne se laisse pas facilement réduire à quelques concepts ni maîtriser aisément par quelques manipulations. Il dévoile également que comme partout, les rivalités, les amitiés et les jeux d’influence ont un grand rôle. Peut-être parce que le laboratoire étudié à pour objet les nanotechnologies, il révèle aussi les phénomènes de mode et les stratégies communicationelles déployées pour trouver les indispensables financements, quitte à présenter comme certains des développements futurs dont la validation est encore à faire et à jouer des acceptions différentes d’un même mot entre scientifiques et profanes, en produisant « des discours positifs, porteurs de promesses, qui doivent paraître banaux, inoffensifs et non pensés. »
Farid Sidi-Boumedine. L’invention d’un médicament. PUF, 2015. 250 pages, 25 euros. Ce livre à reçu le Prix Le Monde de la recherche universitaire.
|