L’art contemporain : une imposture
janvier 2016
Vous ne comprenez rien à l’art contemporain ? C’est normal, vous rassure Aude de Kerros : il n’y a rien à comprendre, pour la bonne raison que ça n’est pas de l’art, mais de l’imposture, construite sur du bavardage pseudo théorique et surtout de la spéculation financière : ça “questionne et interroge” tout, sauf l’argent, qui devient même le maitre étalon de la valeur artistique. Du moins pour ce qui est qualifié de “contemporain”, car il reste de “vrais” artistes, nombreux, souvent de qualité, mais largement inconnus : la bureaucratie culturelle s’est chargée de les rendre invisibles depuis plus de trente ans. À quoi se reconnaissent-ils ? à ce qu’ils privilégient la forme sur le discours, l’esthétique sur le baratin, l’oeuvre sur sa commercialisation. On pourra trouver le jugement sévère, d’autant que l’auteure reconnait à quel point cet “AC” (art contemporain) a déstabilisé de nombreux artistes et amateurs en les obligeant à pousser loin leur réflexion : c’est bel et bien un des buts qu’il s’assigne. Mais solidement étayés, ses arguments portent. En tout cas, on en apprend de belles !
Aude de Kerros. L’imposture de l’art contemporain. Une utopie financière. Eyrolles, 2015. 256 pages, 25 euros.
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