La maternité pénalise la carrière des femmes
mai 2008
L’
Observatoire des inégalités
donne les
principaux résultats
d’une enquête menée par deux chercheurs du Céreq (" Vivre en couple et être parent : impacts sur les débuts de carrière ").
" Dans les sept premières années de vie active, alors que les hommes en couple restent dans tous les cas pour plus de 90% à temps plein, les femmes ne sont plus que 68 % à travailler à temps complet avec un enfant et seulement 39 % avec plusieurs enfants. Parmi les femmes qui ne travaillent pas à temps complet, une partie est au chômage et une autre occupe un temps partiel."
Les facteurs explicatifs sont connus : salaire moindre que celui du conjoint (il est moins coûteux que ce soit la femme qui réduise son temps de travail), difficulté plus grande à trouver un emploi, insuffisance des structures d’accueil des jeunes enfants, tâches domestiques effectuées très majoritairement par les femmes.
L’Observatoire publie également un
article
sur les femmes au foyer, " symboles du modèle social des années 50 " et pourtant " peu étudiées."
" L’Insee ne publie même pas directement le nombre de femmes au foyer d’âge actif, mais on peut tenter de l’approcher. Selon les données du recensement de 1999, on enregistrait 2,2 millions de femmes sans activité professionnelle parmi les ménages comprenant au moins un couple (hors retraités et autres inactifs). Plus récemment, en 2005, on comptait 2,9 millions de femmes inactives non étudiantes parmi les moins de 55 ans.
Les femmes des catégories populaires ou celles qui ont le plus d’écart avec leur mari sont davantage tournées vers les activités domestiques. Les femmes les plus diplômées s’investissent davantage dans la vie sociale hors de la maison.
Certaines - notamment les moins qualifiées - préfèrent toucher une allocation qui peut atteindre 530 euros mensuels plutôt que de travailler pour des rémunérations souvent inférieures au Smic.
Ce mode de vie comporte deux risques majeurs. Le premier est l’éloignement du monde du travail qui, au fil du temps, rend de plus en plus hypothétique un éventuel retour dans l’emploi. Le second, notamment pour les femmes les moins qualifiées, est la rupture du lien du couple. La dépendance envers celui qui travaille peut projeter rapidement dans la pauvreté, en l’absence d’autres soutiens."