Le système judiciaire malade de ses psys
mai 2007
Dans Mediscoop du 25 mai :
Le Figaro relève que « rarement la psychiatrie se sera autant trouvée au coeur du débat judiciaire. […] Pourtant, avec un statut peu attractif, des conditions d’exercice difficiles et une rémunération loin d’être séduisante - orientée à la baisse -, l’activité expertale séduit de moins en moins ».
Le quotidien note que « l’an passé, on recensait 630 experts psychiatres et 469 psychologues en France. Des chiffres trop maigres pour offrir suffisamment de choix aux magistrats, qui épuisent souvent le même vivier ».
Le Figaro cite ainsi Patrick Matet, conseiller à la cour d’appel de Paris, qui indique que « toutes spécialités confondues, moins de 10 % des dossiers [de candidature] présentés chaque année sont retenus ».
Le journal relève en outre qu’« obtenir une place dans le club très fermé des experts nationaux s’avère encore plus difficile », puis constate que « les expertises ne représentent guère plus que de l’argent de poche pour ceux qui s’y consacrent ».
Le Figaro publie par ailleurs un entretien avec Hervé Auchères, juge à Angers et président de l’Association française des magistrats instructeurs, qui se penche sur « le manque d’experts, au point qu’il est parfois matériellement impossible de diligenter des contre-expertises ».
« De plus, la rémunération catastrophique qu’on propose aux « psys » n’est pas de nature à les motiver », poursuit le magistrat.
Hervé Auchères aborde enfin les « professionnels excessivement négligents », remarquant qu’« on se rend vite compte de la valeur de chaque praticien. Les moins bons rendent des rapports peu étoffés et rencontrent les patients en coup de vent. […] Les délais sont parfois faramineux entre la commande et la remise d’une expertise. J’ai attendu des rapports pendant plus de 18 mois - ce qui ralentit la procédure -, et je ne les ai obtenus que contre la menace d’une radiation... ».
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