Les lacunes du projet de loi HSPT selon le CISS
octobre 2008
Dans un communiqué publié le 16 octobre 2008, le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) soutient le projet de loi HSPT (Hôpital Santé Patients Territoires), " parce qu’il propose une nouvelle organisation d’un système de santé qui ne réussit plus à atteindre l’objectif constitutionnel d’égalité d’accès aux soins. En outre la philosophie globale de cette nouvelle organisation, élaborée après de nombreuses concertations avec l’ensemble des acteurs, nous paraît pertinente dans sa volonté de décloisonner la médecine de ville et l’hôpital ainsi que de donner enfin une définition légale à la médecine de premier recours."
Il regrette cependant que n’aient pas été pris en compte :
"le renforcement de la démocratie sanitaire dans les nouvelles gouvernances hospitalière et régionale, et notamment la faculté d’émettre des avis sur la politique régionale de santé pour les conférences régionales de santé ainsi que le maintien des commissions des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge dans tous les établissements de santé ;
l’amélioration des conditions de mise en œuvre de l’éducation thérapeutique et de l’accompagnement des patients par la création d’un fonds et d’un conseil national ;
la reconnaissance des plans de soins coordonnés pour tous les malades chroniques ;
la coordination entre les professionnels de santé de ville, de l’hôpital et du médico-social et l’élaboration d’outils facilitant ces coopérations."
Cela n’empêche pas une réaction virulente du Mouvement Ensemble pour une Santé Solidaire : " Les propos, et la présence auprès de la ministre lors de la présentation du projet HPST, posture inédite pour le président d’un collectif « indépendant » et « apolitique », ont déclenché la colère de ceux qu’il prétend représenter ! M. Saout (président du CISS - note de CdS) est-il porte-parole des malades ou de Roselyne Bachelot ? M. Saout est-il simplement naïf, ou bien complice ? Si c’est le cas, il faudra en chercher les raisons…
Une chose est sûre en tout cas : la caution de Christian Saout à ce projet indigne, dangereux, moralement inacceptable, n’engage que lui-même. Nous, association de malades, d’usagers, de professionnels, de responsables et représentants politiques, syndicaux, associatifs, de citoyens, disons non à ce projet, non à cette politique eugéniste qui conditionne le droit à la santé à la capacité de chacun (financière, géographique, culturelle) d’y avoir accès.
Nous alertons sur le danger qui guette notre société : soigner les malades « rentables » cela veut dire que non seulement les plus pauvres, mais aussi les plus malades, ne seront plus soignés demain car ils « coûtent trop cher ». "