Merci de ne pas téléphoner pendant l’intervention
avril 2012
Plus de la moitié des techniciens sont occupés à téléphoner ou à envoyer des sms pendant une intervention pour pontage coronarien, selon une enquête publiée dans Perfusion et menée auprès de 439 personnels de santé. Selon ses auteurs, les « incantations » sur la nécessité de numériser toutes les données concernant les patients doivent être sérieusement revisitées, d’autant que les médecins ne sont pas épargnés par le phénomène. En effet, l’accès aux nouvelles technologies signifie aussi une augmentation considérable des sollicitations de toute sorte qu’elles occasionnent. Un avocat cite l’exemple d’un de ses clients victime d’une hémiplégie consécutive à une intervention pendant laquelle le chirurgien a passé de nombreux coups de téléphone, dont la moitié à des membres de sa famille ou à des partenaires professionnels.
Il s’agit certes d’un excès, mais le Dr Verghese, professeur à l’Université de Stanford, se demande si l’abondance des données informatiques n’aboutit pas à ce que le « i-patient », merveilleusement bien soigné, se substitue au patient réel, « qui se demande où est passé tout le monde » ! Cela conduit les responsables de certaines structures de soin à fortement réglementer l’utilisation des nouvelles technologies. Pour Peter J. Papadakos, anesthésiste et directeur du département de soins intensifs au Centre hospitalier de l’Université de Rochester (New-York), l’enjeu est que médecins, infirmières et techniciens cessent d’être collés à leurs téléphones, I-Pad et autres, sources d’une « distraction » qui peut être fortement préjudiciable à leurs patients.
Matt Richtel. As Doctors Use More Devices, Potential for Distraction Grows. New-York Times, 14 décembre 2011.
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